Il s’agit du four communal du village, libre et gratuit. il ne s’agit pas d’un four banal. Ce terme et souvent utilisé à tort, il désignait alors, sous l’ancien régime, un four public de la Seigneurie ou les habitants étaient obligés de cuire leur pain, avec redevance pécuniaire ou en nature, idem pour le moulin ou d’autres équipements.

© Alexandre Baudet Specque
Cet équipement est le témoin d’un mode de vie aujourd’hui disparu. Il servait à l’ensemble des familles d’Apcher pour cuire le pain. 29 fermes étaient répertoriées au début du XXe siècle. La famille était nombreuse, avec beaucoup d’enfants. Certaines habitations avaient leur propre four, à Apcher il y a encore quatre fours privés. Son utilisation était et est toujours gratuite. On amenait des fagots de branches de frêne, d’orme, chêne, très efficaces pour obtenir une chaleur intense. On contrôlait la chaleur par habitude: couleur du four, test avec un épi planté sur une pelle, ou une petite boule de pâte. Une fois chaud on repoussait ou sortait les braises, nettoyait la sole avec un long balai de genêt, mouillé ! Les boules de pain étaient amenées dans de grandes paillasses puis disposées à même la sole à l’aide d’une grande pelle de bois. La porte, fermée, n’était ouverte que pour le contrôle de la cuisson. On profitait de la chaleur pour cuire des aliments: daubes, coqs au vin, tripes et tripous, terrines, pommes de terre, coupétade (pain perdu) qui avaient un goût incomparables grâce à une cuisson lente. A tour de rôle d’autres familles suivaient, ravivant la chaleur avec quelques fagots supplémentaires, ainsi un tour de rôle était instauré pour désigner qui devait, chaque quinzaine environ, commencer la Chauffe plus dépensière en bois. Le pain, fait à partir de farines moins raffinées, de céréales naturelles, orge, seigle, blé noir…et au levain naturel, se conservait bien plus longtemps. On ne rechignait pas sur sa fraîcheur!
- Situation géographique : 44°49’00.9″N 3°19’18.6″E